POUR UNE REPRISE FORTE ET INCLUSIVE APRES LA COVID-9 ? DEVELOPPER LA RESILIENCE DES VILLES FACE AUX CHOCS FUTURS.

 

LE PARADOXE DE LA BIODIVERSITÉ ET DES ÉPIDÉMIES

les futures épidémies que nous vivrons ; Le nombre de pandémies a explosé depuis les années soixante. Cette croissance met en lumière un paradoxe difficile à appréhender. Les pandémies sont issues de la biodiversité (plus il y a de biodiversité, plus il y a de pathogènes), mais plus la biodiversité est menacée, plus il y a de zoonoses (de maladies transmises de l’animal à l’homme). Dirty Biology

QUAND L’EXTRÊME CLIMATIQUE DEVIENT LA NORMALITÉ

Des Américains se réfugiant dans des centres de refroidissement pour échapper au dôme de chaleur, des Chinois coincés dans une rame de métro où l’eau monte dangereusement, des Liégeois fuyant leur ville victime d’inondations historiques… Le réchauffement ne frappera pas plus loin ou plus tard. Cet été 2021, il est déjà à l’œuvre, partout dans le monde, et nous force à repenser ce que nous considérons comme “normal”. Chaque année, l’exceptionnel se reproduit. Novethic ; 22 juillet 2021

LA COVID-19 EST LA PREMIERE PANDEMIE DE L’ERE URBAINE

Selon la Banque Mondiale, au début du 20e siècle, seulement 14% de la population mondiale vivait dans les villes. Cette proportion a augmenté pour dépasser les 50% aujourd’hui, et devrait atteindre 70 % d’ici 2050. Les villes sont les centres mondiaux de la vie politique, de l’innovation et de l’activité économique : 80 % du produit intérieur brut (PIB) mondial est généré dans les villes. Mais cette concentration de personnes, d’activités économiques, d’énormes stocks de biens immobiliers et de réseaux d’infrastructures, etc. s’accompagne de défis importants face à un climat changeant. Alors que l’urbanisation rapide crée une croissance économique, elle modifie également le profil de risque de catastrophe des pays, passant d’une prédominance rurale avec des problèmes de sécheresse et de sécurité alimentaire à une prédominance urbaine, avec des inondations, des cyclones, des glissements de terrain, des tremblements de terre et des pandémies.

La pandémie de la COVID-19 est la première de l’ère dans laquelle le monde est entré, l’ère des villes ou l’ère de l’urbanisation généralisée ; plus de la moitié de la population mondiale vit dans des villes hyperconnectées et dont l’expansion spatiale croit plus vite que la taille de la population. Ce qui exerce une pression continue sur la biodiversité. La nouveauté est que ce phénomène d’urbanisation touche tous les continents, et l’Afrique est le dernier continent dont la population urbaine atteindra les 50% d’ici 2030. En 2050, cette population atteindra 1,2 milliards, et 6 personnes sur 10 sur le continent vivront dans des villes.

Selon les experts, au niveau local, une épidémie ne peut se produire que si les conditions de la triade épidémiologique sont réunies : un agent pathogène, l’hôte (qui permet à l’agent pathogène de se répliquer, comme la cellule humaine pour la réplication des virus) et un environnement favorable qui permet à l’agent pathogène d’atteindre l’hôte. Cet environnement favorable est causé dans la cas de la COVID-19 par l’intervention humaine à travers l’expansion des zones périurbaines, la déforestation, etc. qui sont des menaces sur la biodiversité. Ainsi la protection de la nature serait un rempart efficace contre l’émergence de nouveaux coronavirus.

A l’évidence avec l’augmentation de la population mondiale prévue par l’ONU pour atteindre environ 9 milliards d’individus d’ici 2050 avec 6 milliards d’urbains, la pression sur les ressources naturelles sera difficile à contenir. Il faut signaler que l’essentielle de cette croissance de population a lieu dans les pays du Sud et principalement en Afrique. L’expansion spatiale des villes n’est que la deuxième cause de menaces sur la biodiversité derrière l’agriculture. Toutefois, le développement de l’agriculture destinée à nourrir et à vêtir les populations, est tiré par la demande urbaine, qui influence le type de production à réaliser ; actuellement la demande urbaine des classes moyennes est plutôt tournée vers les fruits, les légumes et les produits carnés. Les animaux d’élevage sont ainsi progressivement devenus une grande partie de la diversité biologique de la planète et les vecteurs de transmission des virus de la faune sauvage vers les humains.

Par ailleurs, les pressions sur la biodiversité contribuent pour une large part au changement climatique dont les conséquences désastreuses sont concentrées dans les zones urbaines où sont affectées de manière disproportionnée les pauvres et les populations défavorisées.

La résilience permet de réagir aux chocs et aux stress provoqués par des changements environnementaux, technologiques, sociaux et démographiques rapides, qui peuvent être causées par des phénomènes naturels (inondation, tremblement de terre, et épidémies), les risques anthropiques (marée noire, rayonnement, pannes de système, cyberattaques, etc.) ou de crise socio-économique (conflits politique et social, terrorisme, crise économique).

AMÉLIORER LA RÉSILIENCE URBAINE EN AFRIQUE

  • AU-DELA DE L’ANALYSE DES RISQUES ET A L’IDENTIFICATION DES MESURES DE PREVENTION

Un des rôles majeurs de la planification urbaine est d’analyser les risques naturels et technologiques qui peuvent survenir sur le territoire urbain et d’identifier les meures pour y faire face. Toutefois, des limites sont attachées à cette approche. Ce sont entre autres :

  • L’impossibilité de prévoir tous les risques, tels que les risques de terrorismes, de pandémies, etc. ;
  • L’absence de veille pour surveiller l’évolution de l’intensité et de la fréquence des aléas pour adapter les outils de protection prévus. Par exemple, la plupart des inondations ont submergées les digues prévues pour contenir les crues dans les zones inondables (l’ouragan Katrina à La Nouvelle Orléans, les Tsunami au Japon,… ont tous mis en exergue les limites des ouvrages de protection) ;
  • Les reconstructions d’après crises ne prennent pas toujours en compte les dimensions sociales et environnementales et ne visent pas forcement le développement durable ;
  • La plupart des mesures de protection en sont pas participatives ;
  • L’absence de mesures d’adaptation aux risques.

Ces limites ont amené les praticiens à se tourner vers une nouvelle stratégie ; la résilience urbaine.

Selon The Resilient Cities Network, la résilience urbaine est la capacité des individus, des communautés et des systèmes d’une ville à survivre, à s’adapter et à se développer, quels que soient les types de stress chroniques et de chocs aigus qu’ils subissent. Elle permet de mettre en place des stratégies qui permettent de faire face à tous les risques et d’impliquer une grande variété d’acteurs : l’État, les collectivités territoriales, les urbanistes, les architectes, les gestionnaires d’infrastructures et de services urbains, les communautés, les citadins ou encore les financeurs.

Pour ICLEI (International Council for Local Environmental Initiatives ou Conseil International pour les Initiatives Ecologiques Locales), une association fondée en 1990 sous le parrainage du programme des Nations unies pour l’environnement, et chargée de mettre en place et soutenir des projets de développement durable au niveau des communes à travers la planète les stratégies de résiliences urbaines doivent être articulées autour de six sujets d’intérêts fondamental pour la Résilience Urbaine et qui permettent d’atteindre les Objectifs de Développement Durable en milieu urbain durable. Ce sont :

  1. Solutions basées sur la nature et villes résiliences ;
  2. Mobilité durable et résilience urbaine ;
  3. Systèmes alimentaires dans le contexte de la résilience urbaine ;
  4. Economie circulaire pour des villes résilientes ;
  5. Vers une résilience urbaine et sociale inclusive ;
  6. Résilience urbaine à l’ère de la numérisation.

PRENDRE EN COMPRE LA RESILIENCE DES VILLES DANS LA TRANSITION ECOLOGIQUE

Selon le site web Youmatter, le système social et culturel qui a vu naître le capitalisme et l’économie de marché moderne tend à considérer la nature comme une ressource exploitable.

Dans les conventions économiques traditionnelles, les ressources naturelles, le climat ou encore les écosystèmes sont considérés comme des données gratuites, sans prix, des stocks utilisables par les acteurs économiques pour leurs besoins. Ainsi, l’impact de l’Homme sur la planète est tel que les scientifiques parlent désormais d’Anthropocène pour désigner notre ère géologique. Il n’existe pratiquement plus de milieux naturels primaires, réellement préservés des dégradations humaines. Seules 23% des surfaces de terres de la planète sont encore considérées “sauvages”, c’est à dire biologiquement et écologiquement intactes, et globalement libres des perturbations humaines.

La croissance rapide de la population notamment en Afrique et le développement généralisé de l’urbanisation maintiennent les pressions sur les ressources naturelles, renforcent les dérèglements du climat et accroissent les expositions des hommes et des activités aux risques naturels et anthropiques. Des stratégies de transitions écologiques sont imaginées pour réduire les pressions de l’activité humaine sur les ressources naturelles. Il s’agit entre autre de l’agroécologie, de l’adoption de l’économie circulaire, des reformes des entreprises par la réinvention d’un nouveau modèle d’entreprise durable, on parle de « raison d’être » ou d’entreprises « à mission » et de la promotion de villes compactes et vertes, etc.

  • CONSTRUIRE DES VILLES COMPACTES

Selon un rapport de l’OCDE intitulé « Compact City Policies: A Comparative Assessment », confrontés à la croissance démographique et à la raréfaction des ressources naturelles, les pouvoirs publics ont deux choix : ils peuvent laisser libre cours à l’étalement urbain, qui continuera d’engloutir les terres utiles, ou ils peuvent planifier le développement de villes compactes, qui seront aussi bénéfiques pour l’économie que pour l’environnement. ce rapport formule également cinq recommandations destinées à faciliter l’élaboration des politiques :

  • Veiller à ce que les administrations nationales, régionales et urbaines coopèrent entre elles et avec d’autres instances pour définir des objectifs explicites de compacité urbaine qui aideront les citoyens et les investisseurs à adhérer au plan d’urbanisme ;
  • Encourager la densité, en particulier dans les nouveaux projets d’aménagement, et synchroniser les politiques d’aménagement urbain et rural ;
  • Rénover les zones bâties, y compris les zones industrielles, commerciales et résidentielles, régénérer les banlieues et promouvoir les transports publics ;
  • Accroître la diversité de l’utilisation des sols et la qualité de vie en conjuguant utilisation commerciale et résidentielle pour favoriser l’accès à l’emploi et aux services publics, en créant des parcs publics et des espaces verts, et en rendant les aménagements attractifs pour les piétons et les cyclistes ;
  • Limiter au minimum les effets défavorables de la compacité urbaine en limitant la congestion automobile, en encourageant une offre de logement abordable, en favorisant une conception urbaine et des espaces publics attractifs, et en verdissant les zones bâties.

Par ailleurs, selon un article de BBC de Juin 2021, une étude n’a trouvé aucune association entre la densité de population de 36 villes du monde (mesurée en personnes par kilomètre carré) et les taux de cas ou de décès de Covid-19. Et une étude portant sur 913 comtés métropolitains américains a révélé que la densité n’est pas liée de manière significative à un taux d’infection plus élevé de COVID-19. Et cela est peut-être davantage lié au comportement qu’à l’espace disponible. “Ce n’est pas une question de densité, ce qui compte vraiment c’est la manière dont la densité est gérée”, déclare Sameh Wahba, directeur mondial de la pratique sociale, rurale, urbaine et de la gestion des risques de catastrophes de la Banque mondiale. Si villes compactes suggère une forte densité de population, elles ne sont pas forcément plus susceptibles de propager les maladies épidémiques

  • TROUVER UNE PLACE POUR LA BIODIVERSITE DANS LES ESPACES URBAINS (TRAMES BLEU ET VERTE)

Préserver et renforcer la nature dans les milieux urbains est de plus en plus recommandées par les experts pour renforcer la résilience. En raison de leur potentiel de préservation de la biodiversité, d’augmentation de l’attractivité et de la qualité de vie dans les zones urbaines et de réduction de la vulnérabilité des villes aux nombreux chocs et impacts causés par la variabilité climatique (inondations, pollution de l’air, les éboulements, etc.), les solutions basées sur la nature sont indispensables pour un développement urbain durable. Ainsi, ICLEI intègre le développement basé sur la nature dans sa stratégie de développement urbain résilient et durable, et encouragea les décideurs à donner la priorité à des environnements locaux sains dans lesquels l’air, l’eau, le sol et toutes les ressources naturelles qui maintenir la vie et la santé sont protégés et préservés.

Selon cette association, les solutions fondées sur la nature comprennent des mesures prises pour restaurer, protéger et gérer les écosystèmes naturels, ainsi que d’imiter le travail de la nature à des fins sociales. Ils peuvent servir à différentes fins : protéger les écosystèmes existants et la biodiversité ; tirer parti des écosystèmes pour fournir ou augmenter un service particulier qu’ils fournissent ; et en offrant des opportunités économiques et sociales, telles que la création emplois ou l’atténuation et l’adaptation au changement climatique. Les solutions basées sur la nature et leur lien avec la biodiversité peuvent également aider pour atteindre la plupart des objectifs de développement durable des Nations Unies. Par exemple, ils peuvent aider à protéger la vie sous l’eau et sur terre (ODD 14 et 15, respectivement) et renforcer des écosystèmes sains, riches en biodiversité. Cela peut à son tour stimuler les activités économiques et croissance (ODD 8), avec des ramifications positives sur la production alimentaire (ODD 2) et la réduction de la pauvreté (ODD 1). Leur mise en œuvre et leurs effets d’entraînement sur la création d’emplois peuvent également autonomiser les femmes (ODD 5) et contribuer à lutter contre les inégalités (ODD 10).

  • RENFORCER LES SYSTEMES DE SANTE EN AFRIQUE

Plus la biodiversité est menacée, plus il y a de zoonoses. L’auteur de « les futures épidémies que nous vivrons”, montre que le nombre de pandémies a explosé depuis les années soixante ; la grippe Asiatique, la grippe de Hong Kong, le VIH/SIDA, l’Ebola, le H1N1, etc.. Les zoonoses font partie des risques anthropiques difficilement prévisibles au niveau local. Les solutions pour se prémunir passent par la recherche scientifique avec un renfoncer les connaissances entre la biodiversité et l’émergence de pathologies. Mais aussi par le renforcement de systèmes de santé surtout en Afrique où la pandémie de la COVOD-19 a montré toutes les limites de ce système. Pour ce faire, il faut renforcer la recherche scientifique sur le continent, renforcer les capacités à produire des vaccins et médications, renforcer les équipements de santé de proximité mais aussi de références ; rares sont les pays au sud du Sahara qui ont des hôpitaux de rang mondial hormis l’Afrique du Sud.

RENFORCER LA MOBILITE DURABLE DANS LES VILLES AFRICAINES

Si le secteur des transports est l’un des principaux secteurs responsables des émissions de Gaz à Effet de Serre (GES), l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ayant estimé en 2010, qu’elle représentait 23 % de toutes les émissions mondiales liées à l’énergie, les risques et contraintes sociales qu’il génère sont tous aussi nombreux. Il s’agit de la pollution de l’air, des décès sur les routes, de la congestion urbaine, des dépenses publiques pour la construction et l’entretien des routes, et de l’isolement des résidents qui n’ont pas accès à un transport fiable.

Presque partout en Afrique, moins de 10% du transport urbain de paysagers est assuré par des compagnies de transport formelles. 90% et plus du transport urbain est assuré par le secteur informel avec pour la plupart des véhicules importés de seconde main, vieux et inadaptés au climat (confort des passagers) et très polluants. C’est le secteur le plus difficile à reformer mais dont les effets négatifs (perte s économiques dues à la congestion, pollution de l’air et maladies pulmonaires, accidents de circulation, etc.) sur l’économies peuvent neutraliser les gains qu’il est supposé apporter.

Un changement de stratégie pour permettre au grand nombre de personnes d’avoir accès au transport urbain est indispensable. Il s‘agit d’élargir leur offre de transports publics, par exemple en mettant en place des bus, des métros et des tramways fréquents, confortables, abordables et équitablement répartis. Ces options peuvent être complétées et améliorées par

Le renforcement et la sécurisation de mobilités sous-utilisées, telles que les vélos, les motos et scooters électriques, la marche à pied sur des routes dédiées et des trottoirs aménagés à cet effet ainsi que le covoiturage, etc.

  • LA TENDANCE MONDIALE DE LA MOBILITE DURABLE DES VILLES EST LE TOUT ELECTRIQUE ; L’ELECTROMOBILITE

L’Europe a fixé la fin de l’utilisation des voitures thermiques à l’horizon 2035 à 2040. Aujourd’hui tous les grands constructeurs automobiles du monde se sont lancer dans voitures électriques (EV) et le virage vers l’électrique s’est amorcé concrètement. Ce qui fait dire que l’avenir de l’automobile est électrique. Si la plupart des pays africains n’ont pas encore autorisés la vente de véhicules électriques sur leur territoire car jugés encore trop chers, la tendance mondiale tend vers cette solution est irréversible. En fait, les véhicules électriques ne fonctionnent qu’avec des bornes électriques ce qui sous-tend la production d’électricité en quantité suffisante, adorale et accessible. Car si le monde est habitué aux batteries de ordinateurs portables, des téléphones mobiles et smartphones, ils doivent désormais s’habituer à recharger les batteries des véhicules électriques.

Dans ce secteur en pleine croissance, l’Afrique doit répondre à deux enjeux majeurs pour y participer, se donner les moyens dès maintenant à la production de voitures électriques, et produire de l’électricité pour faire face à la cette demande supplémentaire. On le sait, la demande des populations et des industries en matière d’électricité est loin d’être couvert sur le continent.

  • LES BATERIES ELECTRIQUES CONSTITUENT L’OR NOIR DU FUTUR

Le véhicule électrique, est pour le moment, le levier indispensable à la décarbonations des transports. Selon (Bloomberg, 2021), l’évolution des prix des batteries, atteindra une parité prix à l’achat entre électrique et thermique d’ici 5 à 7 ans. Cette situation conforte le réalisme d’une fin des motorisations thermiques plus rapide que prévue. Un véhicule électrique émet 2 à 3 fois moins de gaz à effet de serre sur l’ensemble de son cycle de vie qu’un véhicule essence ou diesel. La maîtrise des technologies de fabrication des batteries électriques devient de plus en plus un enjeu de souveraineté nationale. Et la bataille à lieu actuellement entre le reste des pays développés et l’Asie qui domine le marché des batteries pour véhicules électriques. Voici les six acteurs qui se partagent l’essentiel du marché, originaires de la Chine, de la Corée du Sud et du Japon, selon les données de SNE Research. 1.CATL (Chine) ; 2. LG Energy Solution (Corée du Sud) ; 3. Panasonic (Japon) ; 4. Samsung SDI (Corée du Sud) ; 5. BYD (Chine) ; 6. SK Innovation (Corée du Sud). L’Afrique est largement absent dans cette compétition et risque de se retrouver pourvoyeur de matières premières entrant dans la fabrication de ces batteries.

 RENDRE LES SYSTEMES ALIMENTAIRES PUS RESILIENTS ET INCLUSIFS FACE AUX CHOCS FUTURS

L’Afrique est encore trop dépendante des importations céréalières pour nourrir ses villes. Les populations africaines s’alimentent toujours avec du riz asiatique, du blé européen ou américain, surtout dans les villes. Si le continent ne peut être autosuffisant en blé, une petite part du contiennent étant propice à la culture de cette céréale, il en va autrement du riz et d’autres produits agricoles importés. La pandémie de la COVID-19 et la perturbation des systèmes de transport qui s’en est suivi ont démontré que dépendre des importations n’est pas viable dans un monde où les tendances à une urbanisation rapide, où les défis mondiaux comme les changements du climat, la surpopulation et les catastrophes naturelles ou causées par l’homme, affectent considérablement la sécurité alimentaire.

Par ailleurs, la FAO prévoit que d’ici 2050, près de 80 pour cent de tous les aliments produits dans le monde devraient être consommés dans les zones urbaines.

L’agriculture vivrière est négligée par les pouvoirs publics, n’est pas productive et est gérée de façon informelle par de petites unités familiales. SOS FAIM propose une alternative à l’existant pour organiser les paysans, renforcer la productivité tout en préservant les ressources naturelles par l’agroécologie. L’agroécologie est avant tout une science qui entend répondre aux défis croissants auxquels nos systèmes alimentaires font face : pollution des sols et de l’eau, perte de la valeur nutritive des aliments, épuisement des ressources ou encore émissions de gaz dans l’atmosphère. Elle permet aux agriculteurs de vivre décemment et indépendamment de l’industrie chimique tout en proposant une nourriture de qualité.

Quatre principes définissent l’agroécologie :

  1. La préservation des ressources naturelles et de la biodiversité
  2. La limitation des externalités négatives (dommages collatéraux sur l’environnement, qu’il soit humain, naturel ou économique)
  3. La génération de revenus sûrs et locaux
  4. La valorisation de l’humain et des dynamiques sociales
  • RENFORCER L’AGRICUTURE URBAINE

Selon SOS FAIM, l’agriculture urbaine (AU) est un concept aux contours variables en fonction des espaces, des pratiques et du contexte dans lequel l’activité est pratiquée. Elle se décline en agriculture périurbaine, intra-urbaine, agriculture de périphérie… On la pratique pour le plaisir, pour se nourrir, pour apprendre… L’AU va au-delà du simple jardinage et élevage de petits animaux, elle fait partie intégrante du système économique, social et écologique de la ville. L’AU répond à plusieurs nécessités : sécuriser son alimentation, développer une activité économique, tisser du lien social, mieux préserver sa santé en se réappropriant une partie de son alimentation, répondre aux défis écologiques, etc.

En Afrique, L’AU s’est donc présentée comme une solution alternative à ces défis. Elle met à profit un savoir-faire agricole, dont les ruraux sont les porteurs. Elle consiste principalement en une production maraichère mais aussi, dans une moindre mesure, à l’élevage de petit bétail et à la pêche. L’AU donne un accès direct aux aliments et constitue une source de revenus, souvent non négligeable, pour les personnes précarisées (principalement les jeunes et les femmes). De plus, elle présente l’avantage d’une proximité entre producteurs et consommateurs et pallie au manque d’infrastructures de qualité qui rend souvent difficile l’acheminement des denrées alimentaires vers les villes. Toutefois, elle gagnerait à être reconnue des autorités publiques, à être encadrée et financée pour sortir de l’informalité et lui permettre de jouer un rôle écologique majeure et devenir une alternative crédible à la sécurité alimentaire en milieu urbain.

DEVELOPPER L’ECONOMIE CIRCULAIRE EN AFRIQUE

Selon l’association ICLEI, les villes sont responsables de la production de 80 % des émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) et de 50 % des déchets mondiaux (OCDE, 2019). Environ la moitié des émissions totales de GES des villes sont déclenchés par l’extraction et le traitement des ressources naturelles notamment minières (IRP, 2019), dont beaucoup ne sont pas renouvelables. De plus, les produits industriels et le stock de réseaux d’infrastructures qui structurent les villes ont souvent une durée de vie limitée par conception et à la fin de leur cycle de vie utilisable se transforment en déchets. Un tel modèle de production d’élimination s’est avéré non durable et inutile et nocifs pour l’environnement et la biodiversité à long terme.

Contrairement au modèle linéaire, une économie circulaire garantit que les matériaux sont utilisés de manière efficace, en privilégiant les ressources renouvelables et en préservant la valeur des matériaux et des produits le plus longtemps possible grâce à la hiérarchie « réduire, réutiliser, recycler, récupérer ». La mise en œuvre du modèle circulaire peut bénéficier aux villes avec une productivité économique accrue grâce à la réduction des déchets et à la création de nouveaux emplois, tout en améliorant à long terme la résilience et en réduisant les émissions de carbone.

Encore timide en Afrique, l’adoption de l’économie circulaire pourrait commencer d’abord dans la gestion des Ordures Ménagères, puis dans la gestion de la réhabilitation des infrastructures et équipements publics et enfin dans l’exploitation minière (suppression des exploitations minières artisanales et encadrement des exploitations industrielles) la promotion de la fabrication et l’usage des produits industriels de manière durable (rallonger la durée de vie des produits et les rendre recyclable).

CONSTUIRE DES VILLES JUSTES ET SOCIALEMENT INCLUSIVES

La résilience urbaine ne doit pas être considérée uniquement sous l’angle des changements climatiques, des risques induits et des mesures d’adaptation à entreprendre, elle comprend aussi les aspects environnementaux et socio-économiques, y compris la justice sociale, l’équité et la dynamique multiculturelle. En effet, outre les vulnérabilités environnementales, les villes sont confrontées à des risques socio-économiques tels que des inégalités de richesse croissantes, des crises migratoires et des défis d’inclusion sociale. Qui a droit à a ville ? Les villes devraient offrir des opportunités pour toutes les populations qui y résident selon leurs capacités selon l’âge ou l’éducation. En réalité les villes présentent plus d’opportunités pour es pauvres que dans les zones rurales où l’agriculture est à 90% la seule opportunité. Es pauvres participent à la vile économique urbaine de plusieurs manières ; dans l’agriculture urbaine, dans l’artisanat, dans le commerce, comme ouvriers, personne domestique, chauffeur, dans e transport, etc. Sauf que les Etats ne s’intéressent pas à ces secteurs d’activités qui ne sont ni structurés, ni aidé et souvent laissé dans ‘informalité.

Par exemple, environ 1 milliard de personnes vivent dans des bidonvilles et on estime que d’ici 2030, 3 milliards de personnes auront besoin d’accéder à des logement décents (ONU-Habitat, 2018). A cause d’une gestion approximative des terrains urbains par les Etats africains, les bidonvilles continuent de pousser dans les zones à risques le plus souvent et 62% de ces 1 milliards et peut-être des 3 milliards vivent dans les centres urbains africains alors les populations qui y habitent participent activement à l’économie locale.

RENFORCER LA RESILIENCE DES VILLES DANS UNE ERE PARADOXALE D’URBANISATION GENERALISEE MALGRE LE TOUT NUMERIQUE

Pour l’association ICLEI, la transformation numérique rapide et la récente vague de numérisation ont un impact notable sur la vie de la plupart des gens, quel que soit leur lieu d’habitation. Non seulement plus de la moitié de la population mondiale est actif sur internet, les « objets » aussi sont désormais connectées au web. L’« Internet des objets » (IoT) permet aux appareils, tels que les appareils électroménagers et des voitures de se connecter à Internet, de générer et stocker des données. Dans un avenir proche, une telle richesse d’informations va même être utilisée pour former des algorithmes d’intelligence artificielle (IA). Quelles sont les implications d’un tel phénomène et comment les villes doivent-elles réagir ?

La numérisation apporte à la fois des opportunités et des défis pour les villes. La transformation numérique a un fort potentiel pour favoriser l’efficacité de la planification urbaine via la disponibilité de données et des outils d’analyse. Les solutions basées sur les sur les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) peuvent faciliter l’amélioration des infrastructures urbaines et relever des défis tels que la réduction des déchets, l’efficacité énergétique et la préparation aux catastrophes.

Cependant, les menaces contre la cybersécurité et la confidentialité des données pourrait nuire à la résilience des villes. Elles collectent et stockent une quantité importante de données personnelles sensibles, ce qui en fait des cibles potentielles de cyberattaques. En termes de sécurité, les individus, les services publics et la réputation de la ville (et les investissements futurs possibles) sont en danger. La protection des données nécessite de vastes investissements dans les ressources humaines, la technologie et la cyber-résilience. La cyber-résilience est la capacité des systèmes TIC à continuer leurs services même en cas de cyberattaques ou de catastrophes physiques (McKinsey&Company, 2018).