Le monde doit renforcer son soutien au continent africain, qui doit s’adapter aux effets néfastes du changement climatique, notamment à ses conséquences humaines dévastatrices. À Madagascar, 1,3 million de personnes vivent en situation de détresse alimentaire après un cumul de quatre années sans pluie. La situation de Madagascar a été présentée comme la première sécheresse due au changement climatique. Le sommet sur l’Accélération de l’adaptation au climat en Afrique en marge de la COP26 à Glasgow.
OFFRES D’EMPLOI. « Nous travaillons avec les meilleurs et les plus brillants pour accélérer l’action et le soutien aux solutions d’adaptation pour un avenir résilient au changement climatique. Nous ne discriminons dans aucun de nos programmes ou activités sur la base de la race, de la couleur, de la religion, du sexe, de la nationalité, de l’âge, du handicap, de l’orientation sexuelle, de l’identité ou de l’expression de genre, ou sur toute autre base interdite par la loi applicable ». Vous souhaitez accélérer l’action contre le changement climatique ? Le Programme d’accélération de l’adaptation en Afrique et le Centre Mondial de l’Adaptation au Changement Climatique (GLOBAL CENTER ON ADAPTATION) vous offres des opportunités.
TERRITORIALISATION DES ACTIONS ET PROJETS D’ADAPTATION AU CHANGEMENT CLIMATIQUE
Selon le GIEC, la plus grande autorité mondiale en matière d’évaluation des données scientifiques concernant les changements climatiques, il est encore possible de limiter la hausse des températures mondiales à 1,5 °C si, et seulement si, « des transitions rapides et profondes [sont opérées] dans le domaine de l’utilisation des sols ou des terres, de l’énergie, de l’industrie, du bâtiment, du transport et des villes ». Mais, avec une hausse de 2 °C, chaque décimale supplémentaire augmente les risques pour l’Afrique : de plus grandes sécheresses, plus de vagues de chaleur et plus de mauvaises récoltes en perspective. Extrait de Afrique Renouveau : Décembre 2018 – mars 2019.
Mais, le réchauffement impacte déjà particulièrement l’Afrique, contraint à subir les émissions de CO2 des pays les plus riches. Des invasions de criquets en Afrique de l’Est, des sécheresses dans le sud, des tempêtes tropicales et des inondations forçant plus d’un million de personnes à quitter leur foyer en Somalie : l’Afrique vit déjà la réalité dramatique du changement climatique. Le continent doit chercher à s’adapter.
Selon Wikipédia, l’adaptation au changement climatique désigne les stratégies, initiatives et mesures visant à réduire la vulnérabilité des systèmes naturels et humains contre les effets (présents et attendus) des changements climatiques. Le mot adaptation évoque une aptitude à s’ajuster, et donc une vision dynamique voire évolutive du fonctionnement des sociétés.
Les stratégies d’adaptation complètent les mesures d’atténuation qui visent, elles, à moins émettre de gaz à effet de serre et à restaurer ou protéger les capacités de puits de carbone des écosystèmes ou agroécosystèmes car même si l’on cessait toute émission de gaz à effet de serre, l’inertie climatique implique des décennies (voire siècles) de perturbations anthropiques du climat.
Selon un article de de le Point, publié le 05/11/2021, l’adaptation aux risques climatiques trouve de plus en plus sa place dans les politiques publiques. Près de huit pays sur dix ont déjà adopté un plan ou une loi au niveau national pour affronter les effets du changement climatique. Seul bémol, d’après le PNUE, la mise en œuvre et le financement de ces actions font encore défaut. Toutefois, tous les outils de gestion du phénomène sont créés au niveau global ou mondial avec notamment le Centre Mondial de l’Adaptation au Changement Climatique (GLOBAL CENTER ON ADAPTATION) ou Le Programme d’accélération de l’adaptation en Afrique de la BAD, le Réseau mondial de Plans Nationaux d’Adaptation (PNA), etc. Par ailleurs, toutes les politiques et actions d’Adaptation font partie des objectifs des Contributions Déterminées au Niveau National (CDN) soumises aux différentes COP dans le cadre de la lutte contre le changement climatique, et/ou au niveau des politiques de relance économique post-COVID-19 des différents pays. En côte d’Ivoire par exemple, les cinq secteurs jugés fortement vulnérables par le Plan National d’Adaptation (2019) sont : l’agriculture, les ressources en eau, l’utilisation des terres, les ressources côtières et la santé.
Or, selon le Rapport sur l’état et les tendances de l’adaptation 2021 en Afrique du Centre Mondial de l’Adaptation au Changement Climatique, avec 4,4 %, l’Afrique subsaharienne est la région avec le taux d’urbanisation le plus rapide au monde, avec environ 40 pour cent de sa population vivant en milieu urbain contre 22 % en 1980. Avec près d’un milliard de citadins, la croissance se poursuivra et va doubler d’ici 2050. En moyenne, 60 % des citadins africains vivent dans des bidonvilles. Les besoins en restructuration urbaine sont énormes et globalement en Afrique Subsaharienne, le stock de bâtiment décent actuel pourrait être multiplié par quatre à l’horizon 2050. De plus, le secteur serait également à l’origine de plus de 50 % de la demande mondiale en électricité, 32 % de la demande en énergie, 12 % de la demande en eau potable et consommerait plus de 3 milliards de tonnes de matières premières par an (Médiat erre).
Avec le changement climatique, de nombreux phénomènes climatiques extrêmes vont être accentués : inondations, tempêtes, sécheresses, érosion côtière, etc. Ces phénomènes seront à la fois plus fréquents et d’une plus grande intensité. Ces changements vont varier selon les territoires ! Ces phénomènes vont avoir des conséquences sur toutes les sphères de la société. Le cadre bâti se situe vraiment à la croisée de tout cela. Il faut le préparer à devenir résilient si nous voulons qu’il demeure un lieu de refuge pour nos activités. Il est également très important de préparer la résilience des usagers du cadre bâti. En effet, nous sommes dans une société urbaine et le secteur du bâtiment et de l’immobilier est le support par excellence de toutes les activités économiques et sociales.
LIENS ENTRE BATIMENT ET CLIMAT
Selon l’ADEME, dans « étude prospective sur les impacts du changement climatique pour le bâtiment à l’horizon 2030 à 2050, Janvier 2015 », la fonction première d’un bâtiment réside dans la création d’un microclimat, alternative au climat extérieur. Historiquement l’architecture est donc en partie une réponse à un climat. Si elle continue à l’être même de manière imparfaite ou inconsciente, les changements climatiques interrogent fortement la conception des bâtiments actuels qui devront répondre à une nouvelle donne climatique.
Tout l’enjeu aujourd’hui est que le bâti puisse rester un lieu de refuge pour les activités humaines, malgré les évolutions climatiques à venir, tout en réduisant son impact environnemental. Bâtiment et climat sont intrinsèquement liés et si le climat change, le bâtiment doit changer. C’est maintenant le temps d’agir si nous souhaitons que nos villes et nos bâtiments demeurent vivables.
Le « MOOC Adaptation des Bâtiments au Changement Climatique » énumère différents aléas climatiques qui peuvent impacter les bâtiments. Les principaux sont :
‐ Les vagues de chaleur qui provoquent une dégradation du confort thermique, des risques sanitaires mais également une pression sur les ressources en électricité ;
‐ La montée des eaux littorales accentuée par le recul du trait de côte, qui à terme pourrait provoquer la submersion de certains bâtiments ;
‐ La sécheresse qui est liée au risque de retrait et gonflement des argiles et à une diminution des réserves d’eau ;
‐ Les précipitations intenses qui peuvent causer des inondations, particulièrement dans les zones fortement imperméabilisées, et ainsi endommager les bâtiments ;
‐ Les tempêtes et vents violents pour lesquels les principaux risques pour le bâtiment sont l’arrachement de toiture, des ouvertures ou même de la structure ;
‐ Les incendies de forêt qui peuvent endommager ou détruire les bâtiments Cet aléa peut être accompagné de risques collatéraux en cas de présence de corps inflammables ou explosifs à proximité.
Le secteur du bâtiment devra faire face aux risques de transition associés aux objectifs d’atténuation du changement climatique, mais aussi surmonter des défis afin de s’adapter à un climat changeant.
Les coûts économiques du risque physique sur le secteur immobilier génèrent un stress invisible sur toutes les sphères économiques et sociales impliquant des dysfonctionnements des sociétés en cas de défaillance et des incertitudes pour les entreprises et les ménages.
UNE RESTRUCTURATION DURABLE DES BIDONVILLES ; ALLEZ AU-DELA DES OPERATIONS CLASSIQUES D’EQUIPMENT DES QUARTIERS SOUS-EQUIPES
Avec environ 60% de la population urbaine en Afrique vivant dans des quartiers précaires, la place du bidonville et des constructions informelles et le manque de logements accessibles à tous doit occuper une place spéciale dans les politiques d’adaptation du bâtiment au changement climatique. Ces quartiers sont des espaces de plus grande exposition aux risques naturels, les populations sont souvent implantées sur des terrains inondables, instables ou en pente et sujets aux glissements de terrains. Les logements y sont bien souvent inefficaces pour faire face à ces risques, souvent de mauvaise qualité, construits avec des matériaux périssables ou précaires. L’assainissement y est quasiment toujours absent. Les populations de ces quartiers ont également une moins bonne capacité d’adaptation, un niveau de pauvreté élevé, une forte densité ainsi qu’une forte exposition aux évènements climatiques extrêmes. Enfin, vulnérabilité se superposant aux précédentes, ces zones informelles sont construites sans respecter les injonctions réglementaires censées les protéger et l’absence de sécurité foncière n’incite pas les populations de ces quartiers à investir pour se protéger. La vulnérabilité est alors double, car même lorsque les politiques de prévention et de gestion des risques existent, la ville informelle se construit justement en dehors de cette politique. L’adoption de politiques d’adaptations permettra de concevoir la transformation de ces quartiers au-delà des projets d’équipements classiques tels que construire des infrastructures routières ; Offrir l’accès à l’eau, l’assainissement, la sécurité foncière, des logements solides ; et en services (écoles, centre de santé). Et restructurer ces quartiers avec de l’énergie propre (énergie solaire par exemple, etc.), avec la nature (trame bleue et verte, boiser les cours des équipements publics ; centres de santé, écoles, multiplier les espaces verts, planter des arbres le long des rues, etc.). Le marché privé de l’immobilier seul, ne peut satisfaire les besoins de plus de 85% des populations urbaines. Un engagement des Etats est donc indispensable pour faire en sorte que les bidonvilles ne soient l’avenir des villes en Afrique. Ainsi, une gouvernance au plus haut niveau de l’Etat, au niveau Ministériel (Ministère chargé de la Restructuration des Quartiers Sous-Equipés et du Logement Social) est nécessaire pour cerner l’ampleur du problème et proposer des solutions adéquates.
LES CONDITIONS DE SUCCES
Le risque climatique est à l’intersection entre l’aléa climatique, la vulnérabilité et l’exposition
d’un système. Pour chaque aléa impactant le territoire ou le patrimoine étudié, il faudra donc analyser le risque, qui dépend de la vulnérabilité et l’exposition du système. Pour intervenir efficacement en matière d’adaptation du bâtiment au changement climatique, quatre (4) grandes étapes sont à suivre :
1. Comprendre l’évolution future du climat au niveau mondial, continental, national et local : Il existent des indicateurs du GIEC et leur déclinaison selon différents scénarios (qui visent à quantifier l’évolution de la fréquence et l’intensité des aléas). Atlas interactif du GIEC : Températures moyennes à long terme selon le scénario SSP8.5 ;
2. Comprendre les conséquences possibles des scénarii climatiques à l’échelon continental, national et local et la réponse du territoire aux projections climatiques en tenant compte de ses vulnérabilités. Identifier les risques du territoire, analyser et les actions déterminer pour mitigeur les impacts de ces risques. Et, renforcer l’évolution des capacités d’adaptation des sociétés ;
3. Comprendre le comportement des bâtiments face aux risques. Cette sensibilité technique du bâtiment conditionne sa capacité à résister aux aléas climatiques extrêmes De nombreux critères sont à prendre en compte pour analyser cette sensibilité l’orientation du bâtiment, les matériaux utilisés, les techniques constructives employées, l’agencement des espaces, les mesures de protection mises en place en sont quelques exemples. Une stratégie d’adaptation doit viser à réduire la sensibilité technique du bâtiment en ciblant les éléments identifiés comme présentant une criticité importante ;
4. Impliquer tous les acteurs du secteur du bâtiment et de l’immobilier dans la définition, le financement et gestion des actions d’adaptation. Les Etats, le secteur financier, les acteurs techniques (entreprises, bureaux d’études, cabinets, etc.), le secteur des assurances, les Directions des d secteur de la Responsabilité Sociétale des grandes Entreprises (RSE) des grandes entreprises, etc.