POURQUOI LES VILLES AFRICIANES DOIVENT REINVENTER LEURS OUTILS DE PLANIFICATION ET D’AMENAGEMENT OU COMMENT ADAPTER LA VILLE AUX ENJEUX DU 21ÈME SIÈCLE ?

« L’Afrique n’est responsable que de 3,8 % ou (4%) des émissions totales de gaz à effet de serre dans le monde. Et pourtant, du Sahel à la corne de l’Afrique, et jusqu’au sud du continent, les pays africains subissent de plein fouet les effets dévastateurs de sècheresses et d’inondations de plus en plus sévères. Ils souffrent de conditions climatiques de plus en plus extrêmes qui tarissent ou submergent leurs champs. Le continent africain doit être entendu, car ses populations seront les premières victimes du changement climatique en cours, alors même qu’elles ont le moins contribué au réchauffement de la planète ». Banque Mondiale, 2014

 « Les mauvaises entreprises sont détruites par la crise. Les bonnes y survient. Les excellentes s’améliorent » Andy GROVE ; Ancien PDG d’Intel

 L’AFRIQUE EXPERIMENTE UNE URBANISATION INEDITE DANS L’HISTOIRE DE L’HUMANITE

 Selon « l’association Rue de l’avenir » Les villes sont nées du besoin de se regrouper pour se défendre, de commercer, d’exercer le pouvoir, de se rencontrer, etc. Les villes ont permis l’invention de la démocratie. Leur vocation de solidarité, d’hospitalité, de partage, qui fait leur richesse mais a été parfois oubliée, est plus que jamais nécessaire. La ville appartient à tous, à ceux qui y habitent, à ceux qui y travaillent, à tous ceux qui la visitent. La ville appartient à tous ceux qui y vivent et la font vivre. Partout sur la planète la ville affirme et renforce sa suprématie.

L’Afrique est le dernier continent à s’urbaniser et le phénomène y présente des caractéristiques spéciales et inédites dans le monde. Elle est ultrarapide, se fait sans développement économique ou industrialisation, s’inscrit dans une dynamique de construction de mégapoles et dans un monde non durale soumis aux enjeux de la perte de la biodiversité et du changement climatique.

 ·      UNE URBANISATION ULTRARAPIDE

La part des citadins dans la population africaine est passée de 14 % en 1950 à 40 % en 2016. S’il a fallu 110 ans à l’Europe, entre 1800 et 1910, pour passer de 15 % à 40 % de citadins, cette évolution n’a pris que 60 ans en Afrique. Le continent s’urbanise à un rythme historiquement élevé (Le Monde, 2016). On estime que, d’ici à 2035, plus de la moitié de la population du continent vivra dans des villes

 ·      UNE URBANISATION SANS DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE

Le journal Le Monde donne l’exemple de la ville de Tanger au Maroc pour souligner comment   l’urbanisation transforme en profondeur les sociétés africaines. En effet, “en 2000, Tanger était une ville côtière endormie du Nord du Maroc. Quinze ans plus tard, la population tangéroise a triplé, et la ville est devenue une aire métropolitaine dynamique de 1,5 million d’habitants. Les zones franches de la ville ont attiré de nouvelles industries, comme des constructeurs automobiles et plus récemment l’avionneur américain Boeing. Un nouveau quartier d’affaires, Tanger City Center et des satellites apparaissent autour de la vieille ville, de sorte que ses habitants peuvent bénéficier d’infrastructures et d’installations modernes qui leur faisaient cruellement défaut. Un nouveau train à grande vitesse en cours de construction permettra à la population d’accéder à l’aéroport international ultramoderne Ibn Batouta”.

Pour pouvoir jouer effectivement ce rôle, les villes doivent bénéficier d’investissements massifs dans les infrastructures telles que l’électricité et les systèmes d’énergie en générale, les infrastructures et services de transport, les infrastructures et services de TIC dont l’Internet, les infrastructures d’eau potable, les zones industrielles, etc., qui sont le support de l‘activité industrielle. L’absence de ces infrastructures de base fait dire que l’Urbanisation en Afrique se fait sans développement économique ou sans infrastructures.

Jusqu’à présent, la croissance rapide de la population dans les régions urbaines africaines n’a pas entraîné d’augmentations de productivité. Si elle n’est pas correctement et proactivement planifiée et gérée, la croissance urbaine peut exacerber les problèmes économiques, sociaux et environnementaux du continent.

 ·      UNE URBANISATION AVEC DES MEGAPOLES

Les mégapoles, sont ces villes géantes qui comptent plus de 10 millions d’habitants, et qui continuent à fleurir en Asie qui compte le plus de villes de cette taille dans le monde, suivi par l’Afrique et l’Amérique Latine. Dans le classement actuel des villes les plus peuplées du monde (2020) de Wikipédia seule, Le Caire (9e) se classe dans top 10., Cependant, les prévisions classent dans les années à venir, Lagos et Kinshasa dans cette liste.

 ·      UNE URBANISATION IRREVERSIBLE DANS UN MONDE NON DURABLE

Une urbanisation qui devrait s’inscrire dans le long chemin qui nous attend pour restaurer la sécurité de notre planète face aux conséquences néfastes de l’activité humaine. Les enjeux de du changement climatique et de la perte de la biodiversité, oblige l’humanité à revoir les, conséquence de ses activités sur la planète et à, construire nos villes autrement que par le passé. Il faut des activités sobres en carbones, respectueuses de l’environnement et la biodiversité et économiquement viable et inclusive.

 COMMENT RELEVER LES DEFIS D’UNE TRANSITION URBAINE DURABLE EN AFRIQUE

 ·      RECONNAITRE LA PLACE DE L’URBANISATION DANS L’INTEGRATION ET LE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE DU CONTINENT

 Les villes, épine dorsale du commerce et de l’investissement intra-africain dans la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).

 Les grandes villes africaines sont des pôles d’attraction économique et de production de richesse, elles contribuent fortement aux échanges économiques intra-africains en favorisant la libre circulation des biens et des personnes dans leur espace sous-région al.

L’objectif principal de la ZLECAf est de créer un marché unique des biens et des services pour faciliter la libre circulation des personnes et des investissements, et de jeter les bases d’une union douanière continentale.

Les réseaux de villes africaines sont pour la plupart organisés sur des axes orientés Nord-Sud, et ce, depuis la période coloniale. L’objectif des colonisateurs étant d’exploiter et d’expédier les produits miniers et agricoles de l’intérieur des pays vers, les métropoles. La mise en œuvre de la ZLECAf va permettre aux systèmes urbains établis de s’ouvrir à des influences extérieures : développement des échanges commerciaux, mouvements de population, nouveaux modes de connectivité, possibilités de spécialisation économique, réciprocité et collaboration transfrontalières. Ces adaptations que vont effectuer les villes réagissant à la nouvelle combinaison de choix, de possibilités et de connectivité vont engendrer un phénomène nouveau. Créer une situation où coexistent désormais un système polycentrique et interdépendant de villes, qui évolue continuellement, et des systèmes urbains nationaux restés en place, mais redynamisés en conséquence. Les Etats doivent accompagner ce phénomène en soutenant par les investissements nécessaires les villes qui vont participer à la production et aux échanges commerciaux intra-africain.

 ·      INTEGRER STRATEGIQUEMENT L’URBANISATION DANS LA PLANIFICATION DU DEVELOPPEMENT NATIONAL,

La plupart es villes africaines sont sous équipées en matière d’infrastructures. L’intégration du phénomène dans la planification du développement national permet d’utiliser tout le potentiel de la planification du développement national en matière d’allocation stratégique des ressources nationales limitées pour qu’elles œuvrent de concert vers des objectifs de développement national.

 ·      REINVENTER LES OUTILS ET TECHNIQUES DE PALNIFIATION URBAINE

Les villes confrontées à une migration rapide peuvent doubler de superficie en aussi peu de temps que trois ans.

La planification territoriale est la première étape incontournable pour identifier les actions de développement propre à un territoire donné. Selon l’ONU, les villes des pays en développement vont probablement doubler leur population dans les 30 prochaines années, avec une part importante de cette croissance issue de la migration climatique. Comment les villes peuvent-elles se préparer à ces migrants ? Une bonne première étape consiste à investir dans l’expansion spatiale des villes. Or, la Mise jour des Plans d’Urbanisme des villes est de 10 ans minimum actuellement. La bonne nouvelle est que le Systèmes d’Information Géographique (SIG) peut fournir les données fiables nécessaires au suivi quasi quotidien de l’aménagement et du développement spatial des villes

Selon le site web « Demain La vile », Les FORMES DES VILLES varient en fonction de la géographie des sites, de leur proximité avec des zones dangereuses, mais aussi du rôle qui leur est conféré, qu’il soit marchand ou défensif par exemple. Face aux enjeux du changement climatique, des menaces sur l‘environnement et la biodiversité, une nouvelle forme urbaine est vivement conseillée et promue ; « La villes compacte ». Les villes qui se sont efforcées de s’adapter à, l’usage du véhicule individuel se trouve maintenant dans la situation de réduire l’usage des véhicules individuels pour réduire la pollution de l’air et les émissions du CO2.

La production d’énergie et les plans d’adaptation et d’atténuation. Selon Wikipédia, Les stratégies d’adaptation complètent les mesures d’atténuation qui visent, elles, à moins émettre de gaz à effet de serre et à restaurer ou protéger les capacités de puits de carbone des écosystèmes ou agroécosystèmes car même si l’on cessait toute émission de gaz à effet de serre, l’inertie climatique implique des décennies (voire siècles) de perturbations anthropiques du climat. L’élaboration et l’intégration des plans climats aux outils de planification urbain ne sont pas encore répandues en Afrique.

 La gestion du transport urbain. Selon « Thomson Reuter Fondation »Le transport urbain de passagers représente environ 10 % des émissions mondiales liées au changement climatique, mais ces émissions n’ont cessé d’augmenter à mesure que les véhicules privés deviennent plus faciles à acquérir dans les économies émergentes, selon l’étude. Toutefois, Faire augmenter l’usage massif de véhicules électriques doit se produire parallèlement à une transition vers des villes plus “compactes” où moins de trajets en voiture sont nécessaires si les gouvernements veulent conjurer les effets les plus désastreux du réchauffement climatique, ont déclaré jeudi des chercheurs.

La gestion de la biodiversité et l’environnement. Construire avec la Nature devient une nécessité vitale. Elle permet de lutter contre les inondations, les ilots de chaleur et peut être associée à l’économie circulaire issues des déchets ménagers. Selon l’Institut National de l’Economie Circulaire, l’économie circulaire se définit comme une solution aux défis de raréfaction des ressources, visant à découpler la création de valeur sociétale de son impact sur l’environnement. Ce modèle implique la mise en place de nouveaux modes de conception, de production et de consommation et utilisation plus sobres et efficaces (écoconception, écologie industrielle et territoriale, économie de fonctionnalité, etc.) et à considérer les déchets comme des ressources.

L’usage des Outils numériques. Avec sa capacité à générer des données fiables les TIC et l’Internet présentent d’énormes potentialités dans la gestion des villes africaines. Un secteur de la gestion des données est e talon d’Achille des villes et pays africains. Toutefois, les TIC avec la naissance des véhicules autonomes, vont transformer la manière de construire la ville et particulièrement les routes.

 ·      ADAPTER LA GOUVERNANCE DES VILLES AUX NOUVEAUX DEFIS DU DEVELOPPEMETN DURABLE

La création de nouveaux emplois de haut niveau dans les administrations communales à travers le monde montre que les temps sont venus pour changer en profondeur la gouvernance de villes pour répondre aux défis du Développement Durable. Ainsi, Phoenix en Arizona, Athènes en Grèce et Freetown en Sierra Leone ont nommé des Directeurs Chargés de l’îlot de chaleur urbain. Ces nouveaux emplois sont listés ci-dessous :

Directeur Chargé des îlots de chaleur urbain ;

Directeur Chargé Coordonnateur des conditions météorologiques extrêmes ;

Directeur Chargé Responsable de la gestion des algorithmes et des politiques ;

Directeur Chargé de la stratégie d’IA ;

Directeur Chargé du Tourisme Intelligent ;

Directeur Chargé du Haut débit et de l’équité numérique ;

Directeur Chargé Directeur de l’inclusion numérique ;

Directeur Chargé du Capital-risque en résidence ;

Directeur Chargé des incitations à la décarbonations des bâtiments ;

Directeur Chargé de l’économie verte ;

Directeur Chargé de la décarbonations ;

Directeur Chargé du numérique ;

Directeur Chargé de la résilience.