POURQUOI INVESTIR MASSIVEMENT DANS LES VILLES AFRICIANES APRES LA COVID-19 ?

« Les villes prospères font des pays prospères ». La Coalition pour les transitions urbaines

« Les pays leaders de demain seront ceux dont les villes parviendront à mener une transition équitable et durable vers une nouvelle économie urbaine ». The Coalition for Urban Transitions.

 POURQUOI S’INTERESSER AUX VILLES ?

Parce que la pandémie de la covid-19 a démontré que les villes, épicentres de la maladie sont les moteurs du développement économique, social et culturel dans le monde. En effet, avec plus de 90% des victimes, la plupart des activités urbaines (entreprises, etc.) ont été arrêtées pour limiter les contagions, provoquant ainsi le ralentissement de la production, la désorganisation des chaînes d’approvisionnement partout dans le monde, un effondrement brutal de la consommation, une crise des déplacements étrangers et une grave crise économique jamais vue depuis la Grande Dépression de 1930.

En fait, cette pandémie est venue nous rappeler les avantages qu’offrent les villes pour le développement économique, social, culturel et durable de la planète. Elle nous rappelle :

–       Que les villes sont les lieux de concentration des pouvoirs administratif et politique et donc les lieux d’impulsion des projets de société et de l’action administrative des nations dans le monde. Lieux des décisions politiques et des politiques de lutte contre la covid-19 en particulier ;

–       Que les villes sont les lieux de concentration des pouvoirs économique et financier. Lieux de localisation des sièges sociales des grandes entreprises, des activités industrielles et de services à hautes valeurs ajoutées. Ce sont aussi les lieux d’implantation des banques, assurances et autres établissements financiers. Elles abritent aussi les infrastructures de commerce et l’essentiel des activités économique non agricoles, elles génèrent 80% du PIB mondial et sont les lieux où se décident toutes les politiques d’investissements publics et privés dans tous les pays ;

–       Que les villes sont les lieux de concentration des activités culturelles et cultuelles et parfois de transformations sociales dans le monde. Les sièges des médias, les lieux d’implantation des galeries d’art et des musées, elles sont aussi les centres de mémoires, de transmission et de diffusion des grandes religions du monde ; Jérusalem, le Vatican à Rome, le Mecque, etc. Les droits de vote des femmes, l’abolition de l’esclavage, etc., les luttes pour la plupart des droits sociaux sont menées et gagnées dans les villes ;

–       Que les villes sont les lieux de concentration de populations, 56% de la population mondiale en 2020, et surtout une concentration d’une grande diversité de talents. Elles sont aussi des centres de grandes consommations ; environ 75% de l’énergie primaire dans le mondiale et 80% des produits vivriers ;

–       Que les villes sont enfin les lieux de concentration du savoir et de l’innovation. Lieux de localisation des grandes universités, des grandes bibliothèques, des centres et laboratoires de recherches. Elles sont indispensables pour le progrès de la connaissance et de l’humanité.

Lire la suite

L’AFRIQUE PEUT-ELLE SAUTER DES ETAPES ET PASSER DU ROLE DE FOURNISSEUR DE MATIERES PREMIERES A LA 4EME REVOLUTION INDUSTRIELLE ?

Les Émirats arabes unis sont le premier pays au monde à créer un Ministère chargé de la stratégie nationale en matière d’Intelligence Artificielle (IA), une Université spécialisée dans l’IA et un évènement annuel « GITEX Future Stars » consacré à l’innovation technologique à Dubaï et incluant tous les acteurs des start-up du monde entier. Derrière la création de l’émirat se cache la noble ambition d’être le leader mondial de l’IA avec l’objectif d’augmenter le PIB des EAU de 25% d’ici 2031, selon Bloomberg Markets and Finance.

Le Nigérian Abdulhakim Bashir a remporté le prix du « Best AI Startup » au GITEX Supernova, édition 2019 à Dubaï. Son produit « CHINIKI GUARD » apporte une solution innovante permettant de réduire le taux de vols à l’étalage dans les lieux publics, en utilisant l’Intelligence Artificielle. Il a remporté le meilleur prix dans sa catégorie IA, contre 750 autres startups venant du monde entier. Pour lui, l’IA est encore au stade de développement (R&D) et n’importe quel pays au monde peut encore prétendre en prendre le leadership s’il y met le prix.

EN ATTENDANT LA QUATRIEME REVOLUTION INDUSTRIELLE EN AFRIQUE

Popularisée par le Pr. Klaus Schwab et le « World Economic Forum », la 4ème révolution Industrielle s’inscrit dans le prolongement du tournant digital. Elle se définit par deux mouvements convergents : une mobilité permanente (généralisation d’internet sous sa forme mobile, capteurs toujours plus petits, plus puissants et moins chers) qui s’étend jusqu’à l’intégration de la technique dans l’homme lui-même (variante possible de la biologie augmentée) et apparition de l’intelligence artificielle venant bouleverser notre société dans ses fondements.

Lire la suite

MIS A GENOUX PAR LA COVID-19, LE SPORT POURRAIT ETRE UN SECTEUR CLE DE LA RELANCE ECONOMIQUE EN AFRIQUE

Pour le baron Pierre de Coubertin, pour être opérationnels, les choix en matière de politique nationale des sports doivent plutôt viser le sport de masse, c’est-à-dire, le relèvement du niveau de vie global des populations, seule condition pour que tous les besoins de pratiques physiques et sportives soient pris en compte. De plus, le sport de masse favorise aussi la recherche de la performance, entraînant une contribution des Activités Physiques et Sportives au développement économique des pays en Afrique. Activité multidimensionnelle par excellence, la dimension « éducation » du sport permet la prise en compte des jeunes du primaire au niveau universitaire. Mais c’est la dimension « santé et bien-être » qui concerne l’ensemble de la population qui permettra aux politiques publiques de déployer et de réguler les projets de sport de masse et en tant que loisir et de renforcer le développement global de la société. De plus, le sport, secteur médiatique par excellence contribue à renforcer le prestige de l’Afrique ainsi qu’à rapprocher les athlètes de haut niveau de ceux des autres continents. Lire la suite

« Pour que dix soient capables de prouesses étonnantes, il faut que cent fassent du sport de façon intensive et que mille pratiquent la culture physique ». Le baron Pierre de Coubertin, fondateur des jeux olympiques

Selon David van Bodegom (Médecin, scientifique sur le vieillissement au centre de connaissances de Leyden Academy), quand il s’agit du vieillissement, les riches et pauvres ne sont pas logés à la même enseigne. Les 20% de la population la plus riche du Pays-Bas, bénéficient de 19 années de vie en bonne santé et 7 années de plus que les pauvres, grâce à leur mode de vie, basé sur des exercices physiques régulières et une alimentation adaptée.

UN SECTEUR ECONOMIQUE DYNAMIQUE LARGEMENT IGNORE SUR LE CONTINENT

Pour le baron Pierre de Coubertin, pour être opérationnels, les choix en matière de politique nationale des sports doivent plutôt viser le sport de masse, c’est-à-dire, le relèvement du niveau de vie global des populations, seule condition pour que tous les besoins de pratiques physiques et sportives soient pris en compte. De plus, le sport de masse favorise aussi la recherche de la performance, entraînant une contribution des Activités Physiques et Sportives au développement économique des pays en Afrique. Activité multidimensionnelle par excellence, la dimension « éducation » du sport permet la prise en compte des jeunes du primaire au niveau universitaire. Mais c’est la dimension « santé et bien-être » qui concerne l’ensemble de la population qui permettra aux politiques publiques de déployer et de réguler les projets de sport de masse et en tant que loisir et de renforcer le développement global de la société. De plus, le sport, secteur médiatique par excellence contribue à renforcer le prestige de l’Afrique ainsi qu’à rapprocher les athlètes de haut niveau de ceux des autres continents. Lire la suite

ACCELERER LA CREATION D’EMPLOIS POUR LES JEUNES DANS LE SECTEUR DU NUMERIQUE EN AFRIQUE

OU COMMENT PASSER DE LA PHASE DE LA CONNECTVITE A LA PHASE DE LA CREATIVITE ! 

Avec la montée en puissance de la digitalisation et la dépendance du monde dans les technologies du Numérique dont la robotique, l’Intelligence Artificielle (IA), etc., l’avenir de l’Humanité repose sur la créativité.

Selon les experts le talent est uniformément reparti sur le globe. Et les jeunes africains ont besoin d’opportunités pour montrer leurs talents. Toutefois, l’économie du numérique semble être caractérisée par la guerre des talents, entreprises et talents se concentrent là où se trouvent déjà des talents, créant ainsi une forte densité d’entreprises qui apprennent les unes des autres. Dans cette nouvelle économie du savoir, la pensée traditionnelle selon laquelle les gens suivent les entreprises et les emplois ne fonctionnait plus.

Ainsi, au moins six des CEO des plus grandes entreprises du numériques des USA sont d’origine indienne. Ils dirigent NOVARTIS (Vasant Narasimhan, 2017), IBM (Arvind Krishna, avril 2020), MASTERCARD (Ajaypal Singh Banga, 2009), ADOBE SYSTEMS (Shantanu Narayen,2007), MICROSOFT (Satya Nadella,2014), GOOGLE (Sundar Pichai, 2019). Ils ont tous étudié dans les meilleures universités de leur pays avant d’émigrer aux Etats-Unis.

L’AFRIQUE EN TETE DANS L’UTILISATION DE TELEPHONES MOBILES DANS LE MONDE

Selon Bruno Mettling, Président d’Orange Afrique et Moyen-Orient, dans son livre « Booming Africa: Le temps de l’Afrique digitale », en 2030, l’Afrique sera le continent le plus numérique, le plus peuplé et le plus jeune du monde. La révolution numérique actuelle du continent est soutenue par la téléphonie mobile et les technologies de l’information et de la communication (TIC) et portée par une population jeune et urbaine. Les villes étant des centres de concentration de populations (diversité des talents), du savoir, de la recherche et de l’innovation.

Si le numérique a progressé dans les pays développés avec Internet dans le sillage des ordinateurs et de l’informatique, il se déploie en Afrique en sautant des étapes. Ainsi, la téléphonie fixe a été submergé et son développement avorté. Quant à l’accès à Internet, il a sauté l’étape des ordinateurs. Cette avancée (dite par “leapfrog”) peut être illustrée aussi par les services de paiement et de transfert d’argent par téléphone mobile, qui se sont développés dans des contextes de faible bancarisation, mais qui en sont aussi des accélérateurs. Les exemples les plus connus étant Mpesa au kényan, Orange Money, etc. Ces expériences au Sud s’inscrivent dans le registre de “l’innovation inversée” : des innovations sont d’abord produites en Afrique et pour le marché africain avant de se diffuser globalement. C’est le cas de M-Pesa qui a été lancé en Inde et en Roumanie.

Lire la suite

MEILLEURS VOEUX 2021

 

Les crises déchirent le réel, révèlent les failles du système et sont une fenêtre ouverte vers plus de possibilités.  Citation tirée de « LES VERTUS DE L’ÉCHEC – Charles Pépin »

COMMENT RELANCER L’INDUSTRIALISATION EN AFRIQUE APRES LA COVID-19 ? DES EXEMPLES DE REUSSITES A SUIVRE

La forte croissance économique au début des années 2000 de nombreux pays africains, n’a pas profité à la population en âge de travailler, trop importante par rapport au nombre d’emplois créés. Pour absorber les jeunes entrant sur le marché du travail, l’Afrique doit créer 12 à 15 millions d’emplois par an.

L’histoire et l’expérience montrent que l’urbanisation est étroitement liée à la croissance économique et à a transformation des économies en faveur des secteurs productifs à savoir l’industrie et les services. Les données disponibles indiquent qu’en Afrique, l’urbanisation et l’industrialisation sont dissociées, ce qui empêche d’exploiter les possibilités de création d’emplois et d’amélioration du bien-être. En effet ; depuis les années 1970, la production manufacturière de l’Afrique a stagné à environ 10 % du PIB.

Le rétablissement du lien entre l’urbanisation et l’industrialisation en Afrique surtout après la COVID-19, grâce à des politiques, stratégies et investissements délibérés est une priorité pour la durabilité des villes et des industries. Lire la suite

URBANISATION RAPIDE DE L’AFRIQUE. QUELLES INDUSTRIES CULTURELLES ET CREATIVES (ICC) POUR SOUTENIR LA RELANCE ECONOMIQUE ET LA CREATION D’EMPLOIS POUR LES JEUNES ? « LA CULTURE EST CREEE ET DIFFUSEE PAR LES VILLES ».

Selon les experts, plus de 90% des musiques populaires dans le monde sont d’origine ou d’influences Africaines.

Et Selon S4EY dans un rapport publié en septembre 2020, « Nollywood», (le surnom donné à l’industrie de la production cinématographique Nigériane), est le deuxième employeur du pays  après le secteur agricole, créant 300 000 emplois directs. Né dans les rues de Lagos, «Nollywood», a permis au Nigéria d’être depuis 2009, la deuxième puissance cinématographique au monde en nombre de films produits par an. Après l’Inde (Bollywood) mais devant les États-Unis (Hollywood),

EXPLOITER LE POTENTIEL UNIQUE DES 10 SECTEURS DES INDUSTRIES CULTURELLES ET CREATIVES : 1-Arts visuels ; 2-Publicité ; 3-Télévision ; 4-Presse ; 5-Spectacle vivant ; 6-Musique ; 7-Livre ; 8-Jeu vidéo ; 9-Cinéma ; 10-Radio.

Alors que l’Afrique, avec ses abondantes ressources naturelles, n’arrive pas à traduire ce potentiel en prospérité, la promotion des ICC qui font appel au talent individuel et non aux ressources matérielles, peut être une alternative pour le développement économique et la création d’emplois pour les jeunes. Le talent n’est pas une ressource rare, même en Afrique. Seules manquent les opportunités pour lui permettre de s’exprimer.

  • INDESTRUCTIBLES : DUREMENT ATTEINTS PAR LES IMPACTS DE LA COVID-19, LES ARTISTES CONTINUENT MALGRE TOUT LA BATAILLE EN PREMIERE LIGNE CONTRE LA PANDEMIE

Selon l’UNESCO, la culture est ce que nous sommes et ce qui façonne notre identité. Puisque les cultures établissent les relations entre les personnes et leur société et avec le monde qui les entourent, y compris avec leur environnement naturel ; mais aussi parce que les cultures conditionnent leur comportement. Les acteurs du secteur culturel sont ceux qui essaient d’exprimer cette manière singulière d’un peuple d’exister et d’expérimenter le monde à travers des œuvres matérielles et immatérielle. Ces productions vont des œuvres littéraires aux sculptures, aux chansons, aux médias, etc. En période de crises sociales, toute la société se tourne vers les artistes pour trouver ou amplifier des solutions. C’est ainsi que malgré que le secteur soit durement touché par les impacts des mesures barrières, dont la distanciation sociale (les annulations des concerts et spectacles, l’interdiction des rassemblements, et la fermeture des bars et restaurants, etc.), les artistes sont en première ligne pour imaginer et produire des œuvres de sensibilisation des populations contre la maladie (chansons, messages publicitaires, etc.), pour les égayer et les apaiser dans la sollicitude du confinement et/ou de la quarantaine, pour les assister et les accompagner à traverser cette crise planétaire.

Lire la suite

URBANISATION RAPIDE EN AFRIQUE. QUELLE FILIERE DU BTP POUR RELEVER LES DEFIS DES BESOINS MASSIFS DES POPULATIONS URBAINES ?

LE SECTEUR DU BTP EN AFRIQUE FAIT FACE A DES BESOINS MASSIFS LIES A LA CROISSANCE RAPIDE DE LA POPULATION URBAINE ET AU RETARD DU CONTINENT DANS LES INFRASTRUCTURES ECONOMIQUES

  • LES 2/3 DES ESPACES URABAINS EN AFRIQUE SONT A CONSTRUIRE

Selon l’OCDE, entre 2020 et 2035, la population urbaine en Afrique devra compter 380 millions d’habitants supplémentaires, soit un peu plus que la taille de la population actuelle des Etats-Unis d’Amérique. En fait, les experts ont prévu qu’entre 2015 et 2050 la population urbaine devra être multipliée par trois (3) et devra atteindre à cette horizon, les 1,2 milliards d’habitants.

 Il faut un secteur de BTP performant pour assurer un niveau de développèrent de la construction de logements et des infrastructures à même de satisfaite les besoins des populations. C’est l’un des secteurs d’activité les plus actifs au monde, indispensable au développement économique et à la qualité de vie des populations. Des infrastructures efficaces relient les différents secteurs économiques, donnent de la cohérence au système de production, réduisent les écarts d’opportunités entre les villes et les campagnes et permettent une meilleure distribution des richesses entre les différentes strates de la société et les entre les zones urbaines et rurales. L’expression physique de la croissance économique est assurée par le niveau de développèrent de la construction de logements et des infrastructures.

Lire la suite

LEҪONS DE LA COVID-19 : REPENSER COMMENT NOURIR LES VILLES AFRICAINES ET ACCELERER LA PROPOSPERITE DES ZONES RURALES.

Ou comment faire de l’urbanisation un levier de croissance économique inclusive. Ne laisser aucune personne ni aucun territoire de côté.

SATISFAIRE LA DEMANDE D’UN MARCHE ALIMENTAIRE URBAIN TRES DYNAMIQUE, MAIS EXIGENT ET COMPETITIF PAR LES AFRICAINS

Selon la Banque Mondiale le marché alimentaire en Afrique, sera de 1000 milliards de dollars US par an en 2030, avec une forte croissance de la demande tirée par une classe moyenne en pleine expansion, qui exige des aliments de qualité, abordables et nutritifs sans considération leurs origines. Les villes africaines offrent actuellement les marchés agricoles les plus vastes et les plus dynamiques d’Afrique, d’environ 350 milliards de dollars US par an. Sur un total de 200 à 250 milliards de dollars US par an de ventes alimentaires en milieu urbain, plus de 80% proviennent de fournisseurs nationaux africains.  Ces fournisseurs locaux sont pour la plupart constitués par l’ensemble des petits producteurs familiaux qui sont de Très Petites Entreprises (TPE) de fait du secteur informel, exposés aux marchés urbains et à la concurrence internationale. Repenser l’alimentation des villes c’est prendre en compte cet aspect entrepreneurial des exploitations agricoles familiales, les organiser, les accompagner et les intégrer dans les Chaînes de Valeur de leur filière. En effet, leurs produits sont vendus directement à la ferme (bord champ) ou sur les étals des marchés locaux ou sont exportés à l’échelle nationale voire internationale au travers d’intermédiaires qui en retirent tous les bénéfices, limitant ainsi le niveau des investissements et donc le développement de ce secteur. 

Lire la suite

COMMENT LE DÉVELOPPEMENT DURABLE CHANGE LE CONCEPT ET LA PRATIQUE DE LA PLANIFICATION URBAINE ET TERRITORIALE ?

 

DE LA CRISE DE LA VILLE INDUSTRIELLE A LA CRISE DE LA VILLE NON DURABLE

 « L’emploi de la machine a bouleversé les conditions du travail. Il a rompu un équilibre millénaire, portant un coup fatal à l’artisanat, vidant les campagnes, engorgeant les villes ……. » Extrait de la Charte d’Athènes

Depuis le Sommet de la Terre de Rio en 1992, le concept de Développement Durable s’est imposé comme un nouvel impératif de l’action publique et plus spécifiquement de l’action publique locale, notamment urbaine et territoriale (agenda 21 local), touchant ainsi les conceptions et les pratiques de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme.

Ce changement radical du concept de développement s’est confirmé avec l’adoption par l’ONU en Septembre 2015 de l’agenda 2030, ou les Objectifs de Développement Durable (ODD) avec un objectif spécifique dédié à la ville et aux établissements humains, l’objectif n°11. Tout comme le modèle urbain de Le Corbusier et du CIAM qui avait pour objectif d’adapter la ville aux exigences de la modernité, à la suite de l’industrialisation et des avancées technologiques des premières décennies du XXe, le développement durable peut-il renouveler le concept de l’aménagement et l’urbanisme ? Le développement durable peut-il revitaliser l’urbanisme ? La planification urbaine et territoriale peut-elle être renouvelée par le développement durable ?

La question du renouvellement des pratiques planificatrices s’est imposée dans les pays développés à partir du moment où la planification ne parvient pas à réguler les mutations urbaines liées à l’accélération de la vitesse des déplacements quotidiens (dû à l’usage de l’automobile individuelle) à la croissance du revenu des ménages, et à la faiblesse des politiques de financement du logement pour faire face à la demande des ménages modestes. Ces mutations se traduisent notamment par la périurbanisation, qui se traduit par la diffusion de l’habitat individuel jusqu’à plusieurs dizaines de kilomètres des cœurs d’agglomération et par l’émergence de vastes zones d’activité qui accueillent emplois, grands équipements et centre commerciaux. Articulées sur le réseau routier rapide, ces « pôles nouveaux » fonctionnent comme des « edge-cities » qui viennent concurrencer le centre-ville historique, donnant naissance à un cœur d’agglomération multipolaire.  Ces mutations s’accompagnent d’un accroissement du nombre et de la longueur moyenne des déplacements en voiture. Une très forte consommation d’espace naturel et agricole. Une spécialisation socio-spatiale croissante des territoires, qui traduit la liberté de choix du lieu d’habitat offerte par la mobilité facilitée, mais aussi une concentration de la pauvreté accrue par le déficit de logements sociaux.  Une multiplication du nombre d’acteurs impliqués dans la gestion des villes : l’extension géographique des aires urbaines augmente le nombre de communes et de structures intercommunales concernées et la nature des problèmes à résoudre (logements, déplacements, développement économique) interpelle les autres niveaux de collectivité territoriale (Département, Région) et l’Etat.  Un affaiblissement du pouvoir de régulation de la sphère publique dont l’aire de compétence reste cantonnée à l’intérieur de limites administratives (« territoires institutionnels ») alors que les acteurs privés (ménages, entreprises) utilisent la mobilité facilitée pour élargir leurs choix de localisation à l’échelle du « territoire fonctionnel » de l’aire urbaine. Lire la suite

AU-DELA DES MESURES DE REDRESSEMENT ECONOMIQUE. LES JEUNES ET L’AFRIQUE ONT BESOIN DE TRAVAIL, ENCORE DU TRAVAIL, TOUJOURS DU TRAVAIL. COMMENT RENDRE LES VILLES AFRICAINES PRODUCTIVES ?

 

DANS UN CONTEXTE D’URBANISATION RAPIDE ET DE RENFORCEMENT DES QUARTIERS PRÉCAIRES OU « URBANISME DE BIDONVILLE » : L’AFRIQUE DOIT-ELLE INVENTER SA PROPRE CHARTE D’ATHENES ?

Le coronavirus, avec environ 90% de tous les cas signalés survenant dans les villes selon l’ONU, montre que les zones urbaines sont l’épicentre de la pandémie. Et elle a surtout révélé le rôle important que joue les villes dans le développement économique et la stabilité sociale des Etats du monde entier et des pays africains en particulier. En effet, l’isolement des grandes métropoles du monde et la suspension des activités urbaines jugées non essentielles ont mis à l’arrêt l’activité économique mondiale et occasionné une baisse drastique des ressources financières des pays, une augmentation du chômage et de la pauvreté et une menace sur la paix sociale.

Les villes africaines sont caractérisées par un fort taux d’informalité de l’habitat et des activités économiques, 90% des emplois sont créés par le secteur informel et 60% des citadins africains vivent dans des bidonvilles. Si aucun effort n’est fait pour inverser cette tendance, le contient risque de s’installer dans ce que Edgar PIETERSE appelle « l’urbanisme de Bidonvilles », la population urbaine de l’Afrique devra atteindre 1,2 milliards selon les projections de l’ONU-HABITAT en 2050. Les villes africaines doivent donc recevoir un regain d’attention des pouvoirs publics et sortir de cette crise avec des outils de panification et de gestion adaptés susceptibles d’être mise en œuvre et appliqués, et qui permettent de bâtir l’avenir du continent sur leurs immenses potentiels de développement économique, social, culturel, technologique, etc.

Lire la suite